dimanche 21 octobre 2012

Le Magicien d'Oz (L. Frank Baum)

4e de couverture: Dorothée, la petite orpheline au rire cristallin, vit avec son chien Toto dans une ferme retirée du Kansas, auprès de son oncle Henri et de sa tante Em. Rien ne semble devoir perturber son existence paisible et joyeuse...jusqu'au jour où un formidable cyclone vient tout bouleverser. Encore assommés par le choc, Dorothée et son compagnon se réveillent, le lendemain matin, dans une bien curieuse contrée...Ici ,les sorcières ressemblent à des fées, les arbres sont doués de parole et les rêves les plus fous se réalisent. A condition, bien sûr, de les formuler devant le Grand Magicien d'Oz. Se lançant à la recherche du mystérieux personnage, la fillette croise en chemin, l'Epouvantail sans cervelle, le Bûcheron en Fer Blanc et le Lion Poltron, qui ont, eux aussi une demande de la plus haute importance à présenter au Magicien.

  Le Magicien d'Oz  fait partie des classiques jeunesse mais je ne l'avais jamais lu. Je connaissais déjà l'histoire ayant vu le film (avec la formidable Judy Garland et son air mythique qui donne le titre à mon billet) ainsi que le dessin animé mais juste les grandes lignes car j'ai redécouvert des aventures que j'avais oublié.

Le magicien d'Oz a ce côté enfantin des contes et c'est très agréable à lire: on s'identifie à Dorothée facilement (et qui n'a jamais eu envie d'être emporté par un cyclone dans un pays imaginaire?): c'est une enfant agréable et elle forme avec ses compagnons de route, une bande unie à laquelle on à envie de s'intégrer. (En comparaison, Alice de Lewis Caroll m'avait un peu ennuyé au fil de ma lecture et je trouvais Alice un peu insupportable au final). Ce qui n'est pas le cas avec le roman de Frank Baum et son héroïne.

Par l'intermédiaire d'un conte, L Frank Baum nous parle de son époque: la dureté des terres du Kansas et du travail harassant: des charlatans qui pullulaient en ce début de siècle qui commençait (le livre à été écrit en 1900), dont le magicien d'Oz est un digne représentant, de l'esclavage, qui était toujours présent à cette époque, en nous montrant une sorcière de l'Ouest despotique avec ses sujets. Mais je ne vous en dirais pas plus car je n'ai pas envie d'analyser ce livre.

Pour tout vous dire, je l'ai lu au 1er degré: je n'ai pas trop chercher le sens profond du livre: j'avais besoin de m'évader pendant quelques heures et ce fut le cas, en partant avec Dorothée dimanche soir dans ce magnifique pays d'Oz. Et ça m'a fait un bien fou.

Je vous recommande ce voyage: en cette période estivale qui commence, prenez un billet pour Oz: je vous promet un voyage fantabuleux.

 L. Frank Baum: Le Magicien d'Oz (The Wizard of Oz), Librio, 125 pages, 2003

Jane Eyre (Charlotte Brontë)

4e de couverture: Jane Eyre est orpheline. Jusqu'à l'âge de 10 ans elle est hébergée (plus qu'élevée) par une tante. Elle et ses enfants maltraite Jane qui est finalement envoyée dans un pensionnat pour orphelins miteux. Jane y étudie pendant 6 ans puis y reste 2 ans comme enseignante. Quand les gens qu’elle aimait quittent l'école Jane décide de partir aussi. Elle trouve une place comme gouvernante d’une jeune fille française, pupille d'un certain M. Rochester. Comme il se doit ils tombent amoureux et décident de se marier

Le roman de Charlotte Brontë est magnifique. Elle nous raconte un parcours hors norme où l'on voit encore une fois se dessiner la lande anglaise sous nos yeux. La vie de Jane commence comme dans un roman de Dickens: Jane est élevée par une femme qui ne l'aime pas et martyrisé par un cousin qui l'exècre. Heureusement elle a un tempérament volontaire, sachant répliquer quand il le faut. Je trouve d'ailleurs qu'elle est en avance sur son temps, voulant être indépendante et ne pas se laisser marcher sur les pieds.
Cela l'emmènera dans une pension où elle restera huit ans. J'ai retrouvé l'atmosphère de Dickens encore une fois dans ces passages, la sévérité et l'insalubrité des lieux m'ont fait penser à l'orphelinat d'Oliver Twist. C'est très troublant et instructif car je pense qu'il y a une part de vérité dans ce qu'elle décrit.

Je trouve que les romans écrit à la première personne nous rapproche plus du personnage. On entend les pensées, écrite noires sur blanc, de Jane et ce qu'elle ressent.
En revanche, je n'ai pas été surpris par l'histoire à Thornfield car, ayant déjà vu le film il y a quelques années, je savais ce qui allait se passer. Je n'ai donc pas autant trembler que Jane devant les malheurs qui s'abattaient sur Mr Rochester et elle. La belle révélation, celle qui aurait du me faire réagir à fait pschitt car je me souvenais de ce fil de l'histoire. En revanche, j'ai redécouvert tout le reste et ce fut un régal. (Même si j'ai moins apprécié le moment avec la famille Rivers, un peu trop conte de fées pour moi).

Jane Eyre est un magnifique roman qui vaut d'être découvert et lu. C'est un roman fort, touchant par moment et une histoire d'amour qui nous emporte et qui nous redonne confiance en l'amour (car comme le dit Jane, elle n'est pas belle et Mr Rochester non plus). Mais quand l'amour nous touche, on voit avec le cœur et c'est une vision très différente.

Avec ce livre, j'ai découvert l'univers de Charlotte Brontë et, même s'il m'a moins marqué que "Les Hauts", j'ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture. Maintenant, il me reste à découvrir l'univers d'Anne, la dernière des soeurs Brontë.

Charlotte Brontë: Jane Eyre (Jane Eyre), Le Livre de poche, 540 pages (avec commentaires), 1964



Un brin de verdure (Barbara Pym)

4e de couverture: Avec la discrète Barbara Pym, nous voici au cœur de l'Angleterre : villages écologiques, églises anglicanes hantées par de ténébreux pasteurs à marier et par de malicieuses bigotes, ventes de charité où l'on papote et l'on médit et l'on s'épie, salons de thé, bibliothèques, associations universitaires. 

Barbara Pym est une auteure anglaise un peu tombé dans l'oubli. Mais, depuis quelque temps, les lecteurs la redécouvrent. Je fais parti de ces lecteurs. Avant de découvrir ce petit livre en librairie, je ne la connaissais pas. Il faut dire que je ne m'intéressais pas trop aux auteurs anglais. Ce qui a changé depuis l'année dernière où je découvre cette littérature.
Et qu'ai je pensé de ce livre de Barbara Pym?
C'est un enchantement. Pendant deux jours, j'ai découvert un charmant petit village anglais avec ces pasteurs (veufs) que l'on veut remarier à tout prix, ces commères, ces fêtes (des fleurs ou autres), ces repas où tout le monde parlent sur tout le monde.
Puis, il y a Emma. Emma, qui débarque comme nous dans ce petit village où elle doit travailler à son étude: elle est anthropologue et porte donc un regard très "scientifique" sur cette communauté. Elle retrouvera un ancien amant (Graham) qu'elle a revu à la télé et à qui elle donnera un rendez-vous. Mais elle ne laisse pas insensible Tom, le pasteur, veuf depuis quelques mois. (D'ailleurs tout au long du roman, j'ai voulu un rapprochement entre les deux personnages. Ce qui fait que je ne voyais pas d'un très bon œil, l'arrivée de Graham)

J'ai eu l'impression de retrouver le charme des romans du XIXe siècle où ceux d'Agatha Christie mettant en scène Miss Marple (l'affaire policière en moins bien évidemment). L'écriture de Barbara Pym est simple, légère. Elle laisse se dérouler les saisons tranquillement en nous faisant partager la vie de ces personnes qui pourraient être nos voisins. Et on a qu'une seule envie: c'est de venir s'installer dans ce petit village.

Vraiment, je vous encourage à (re)découvrir cet auteure injustement oubliée. Certes, ce n'est pas de la grande littérature, mais on passe un très agréable moment avec elle. Un joli petit livre.

Barbara Pym: Un brin de verdure (A few green leaves), 10/18, 300 pages, 1987



jeudi 18 octobre 2012

L'Histoire sans Fin (Michael Ende)

4e de couverture: Bastien, un garçon de douze ans, déroba un jour un livre ancien qui le fascinait et se réfugia dans le grenier de son école pour le lire. Un livre pas comme les autres...Il y était question d'un pays fantastique où vivaient une toute petite impératrice, des elfes, des monstres, un garçon à la peau verte...Un pays menacé de mort et rongé par un mal étrange. Et voilà que Bastien, irrésistiblement entrait dans l'histoire, une histoire fantastique qui recommençait avec lui, L'Histoire sans fin...

J'ai enfin pu effectuer mon voyage vers le Pays Fantastique de l'Histoire sans fin...voyage interrompu, il y a quinze ans alors que je me trouvais au CDI de mon lycée. J'avais une demi-heure a tuer avant la reprise de mes cours: j'avais alors flâner parmi les rayons du Centre de doc quand mes yeux se sont posés sur le roman de Michael Ende. Intrigué, j'ai pris le livre, me suis installé à une table et j'ai commencé ma lecture. Alors que je faisais la connaissance de Bastien, je n'ai pas pu entrer dans le Pays Fantastique. Il avait fallu que je pose le roman juste avant que Bastien commence à lire le livre qu'il avait dérobé dans la Librairie, parce qu'il fallait que je me rende en cours.
Quinze ans ont passés. Et là, je découvre que L'Histoire sans fin se rappelle a moi par l'intermédiaire d'un partenariat. Enfin, je vais pouvoir effectuer mon voyage, un voyage avorté lorsque j'étais adolescent.

Et voilà que je termine  ce voyage et j'en ressort ébloui. Le roman de Michael Ende est devenu un classique du genre Fantasy (un genre que je ne connais pas bien mais que je ne demandais qu'à découvrir). L'auteur à su créer un monde homogène mais tellement changeant, fait de monstre de pierre, de dragon, d'hommes à la Peau Verte, d'impératrice et de tellement de personnages qu'on ne sait plus quoi penser et où l'histoire nous entraine. Et pourtant à aucun moment, Michael Ende ne s'égare dans ce pays en perpétuel mouvement.

Pour moi, le roman se construit en deux temps; il y a d'abord une première partie avec Atreju, le garçon du peuple des Hommes à la peau Verte qui essaye de sauver le Pays Fantastique de la destruction. Le récit d'Atreju est entrecoupé de paragraphe où on suit Bastien lisant les aventures d'Atreju. A ce moment là, je me suis mis dans la peau de Bastien, voulant même être à sa place. (D'ailleurs, j'ai trouvé étonnant que Bastien "plonge" dans le livre de L'Histoire sans fin qu'à la moitié du roman pratiquement. Moi qui pensait que cela se ferait dès le départ.)
Puis vient la deuxième partie, qui je l'avoue m'a moins passionnée. Je ne savais plus où l'auteur voulait nous emmener.

Des deux héros: Bastien et Atreju; ma préférence va pour ce dernier. C'est un garçon, courageux, téméraire et plein de bon sens, alors que Bastien devient de plus en plus énervant et arrogant au fil des pages. Je me suis alors complètement détaché de lui, ne voulant pas lui ressembler. De plus, il devient tellement imbu de lui même qu'il ne se rend même pas compte que Xayide, la sorcière, le manipule.

Ce qui m'a frustré dans le roman, c'est que l'auteur commence des histoires avec des nouveaux personnages et qu'il les laisse en suspend en nous disant que cela est une autre histoire et qu'elle nous sera contée plus tard. Je sais bien que la trame principale concerne Bastien mais cela m'a un peu laissé sur ma faim.

En nous racontant cette histoire, Michael Ende nous parle de son métier de conteur. Il nous dit que tout le monde peut inventer des histoires. Il suffit seulement de laisser vagabonder son imagination. Mais que parfois les personnages prennent le pouvoir et qu'ils peuvent nous échapper. Et qu'en voulant réinventer sa vie selon ses désirs, on perd de vue l'essentiel: soi.

Pour finir, je voudrais parler de l'objet livre en lui même. C'est un très beau livre, dont chaque chapitre commence par une belle illustration qui résume les évènements de chaque chapitre. Et j'ai remarqué que les 26 chapitres du roman forme un abécédaire commençant par la lettre A et finissant par Z. Une très belle prouesse du traducteur français.

Je ne regrette pas ce voyage dans le Pays Fantastique et je vous encourage à le faire que vous soyez petits ou grands. Car il n'y a pas d'âge pour imaginer ses propres histoires. Il suffit de se laisser guider et d'y croire.


Michael Ende: L'Histoire sans fin,(Die Unendliche geschichte),Le livre de Poche, 498 pages, 1984

Ville Noire, Ville Blanche (Richard Price)

Résumé: Brenda Martin habite Gannon, la ville blanche qui jouxte les tours de Dempsy, une cité à majorité noire de la grande banlieue new©yorkaise. Par une lourde soirée de juin, la jeune femme échoue, hagarde, les mains en sang, à l'hôpital de Dempsy. Elle déclare à la police qu'elle rentrait chez elle en voiture lorsqu'elle a été arrêtée par un Noir, qui l'a éjectée de son véhicule, au volant duquel il s'est enfui. Avec, sur le siège arrière, Cody, quatre ans, le fils de Brenda. C'est Lorenzo Council, un inspecteur asthmatique, patriarche de cette communauté noire au sein de laquelle il est né, qui recueille sa déposition. Très vite, il y relève un certain nombre de contradictions. Avec son passé de toxicomane et de déséquilibrée, Brenda dit elle la vérité ? A la suite de ce tragique événement, les policiers de la ville blanche bouclent la ville noire, la presse s'empare de l'affaire et la tension monte. Entre Gannon et Dempsy, le contentieux est déjà lourd, et Lorenzo Council sait que l'explosion est imminente. Prêt à tout, il se résout à faire appel à Jesse Haus, une jeune journaliste blanche ambitieuse, mais née elle aussi dans un quartier défavorisé. Comme Lorenzo, Jesse soupçonne Brenda de ne pas avoir tout dit. Flairant le scoop, elle tente de gagner la confiance de la jeune mère. Mais la vérité ne peut être simple car le personnage de Brenda est complexe. Son histoire se tisse peu à peu. Une histoire qui ne s'écrit ni en noir ni en blanc...

 Ville noire, ville blanche est un polar atypique. Avec un style sec, nerveux et des dialogues taillé au couteau - on ressent d'ailleurs, la patte du scénariste de La couleur de l'argent - , Richard Price nous raconte l'histoire d'une Amérique fait de clivage entre les noirs et les blancs, avec comme décor, la banlieue new yorkaise qu'il connait bien.

Toutes les tensions que l'on ressent dans le livre, exacerbées au possible ne sont le fait que d'une personne: Brenda. C'est par elle que le conflit, blancs-noirs va faire peu à peu exploser la ville. En affirmant qu'un noir lui a volé sa voiture dans laquelle se trouvait son fils de 4 ans Cody, elle va mettre les flics sous pressions et la ville de Dempsy va se retrouver bloquée. Les noirs n'ont plus le droit de sortir de leur "cité", faisant de leur quartier un ghetto.

Trois personnages vont se détacher du lot des nombreux personnages qui "habitent" ce roman:
Brenda, la victime qui va se dévoiler progressivement jusqu'à la terrible vérité. C'est un être fragile qui ne se rendra pas compte du tort qu'elle va faire aux habitants des quartiers de Dempsy et de Gannon.
Lorenzo Council, flic noir, surnommé par tous les gens du quartier black: Big Daddy, nous montre un être torturé par sa vie chaotique: séparé de sa femme, un fils en prison, mais ayant toujours à coeur de bien faire son métier et de venir en aide aux victimes qui en ont besoin: il va mener les recherches du gamin et s'occuper de Brenda, malgré qu'il sent qu'elle lui cache quelque chose.
Jesse Haus, journaliste, n'ayant que son boulot en tête. en clair, il est toute sa vie et elle ferait tout pour un scoop. C'est comme ça qu'elle va croiser la route de Brenda et faire amie amie avec elle pour ce fameux scoop. Sauf que ce qu'elle va découvrir va tout remettre en question.

Ce qui rend ce polar atypique que j'ai beaucoup aimé -mais qui m'a aussi beaucoup frustré à chaque fois que je devais poser le livre à contre coeur car d'autres activités,- professionnelles le plus souvent- me rappelaient à l'ordre-, c'est que l'enquête criminelle n'est qu'un prétexte- d'ailleurs on aura le fin mot de l'histoire 200 pages avant la fin.
L'enquête n'est là que pour nous montrer le racisme présent à chaque instant: Les blancs n'ont jamais vraiment accepté que les noirs vivent en liberté dans leur ville.
Certains personnages noirs , disent même que la police n'aurait pas fait tout ce ramdam si l'enfant à retrouver était noir: le quartier n'aurait pas été bouclé, des arrestations de noirs n'auraient pas eu lieu pour essayer de retrouver l'agresseur.
Ce que raconte ce livre, c'est l'affrontement de deux Amériques, les souffrances, les douleurs. Jusqu'à l'explosion finale lors d'une marche organisée par le révérend Longway du quartier blanc, Gannon. Peut être n'auraient t-ils pas dû traverser la frontière: le parc où l'agression à eu lieu. Ce fameux parc qui se situe entre Gannon (quartier blanc) et Dempsy (quartier noir).

Ville noire, ville blanche est un polar qu'on ne peut lâcher avant d'avoir eu le fin mot de l'histoire. Et dès la dernière page tournée, les réflexions et les questionnements se bousculent dans notre tête. On ne sort pas indemne de cette histoire. Surtout quand elle s'est joué devant nos yeux (car ce livre est écrit comme un film. Un film que j'aurai bien aimé voir dans une salle de cinéma). Je me demande d'ailleurs pourquoi j'ai laissé ce livre dormir trois ans dans ma PAL. L'erreur est enfin réparée et je vous conseille de découvrir la plume nerveuse et sans concession de Richard Price. Elle m'a laissé plus d'une fois hors d'haleine et sans voix.

Richard Price: Ville noire, ville blanche, (Freedomland), France Loisirs, 718 pages, 1998

mercredi 17 octobre 2012

Mansfield Park (Jane Austen)

Résumé: Fanny Price est issue d'une famille pauvre qu'elle quitte à l'âge de dix ans pour vivre avec son oncle et sa tante, Sir Thomas et Lady Bertram, à Mansfield Park. Sir Thomas désire en effet aider Mrs. Price, la mère de Fanny et la sœur de Lady Bertram, en prenant en charge l'éducation de Fanny.

Celle-ci est donc élevée avec ses cousins, légèrement plus âgés qu'elle, Tom, Edmund, Maria et Julia, mais il lui est presque constamment rappelé qu'elle leur est inférieure. Seul Edmund fait preuve de gentillesse à son égard; Maria et Julia la méprisent, Tom ne lui prête pas attention. Fanny maintient une correspondance régulière avec son frère William, officier de la Royal Navy. Elle acquiert en grandissant, notamment au contact d'Edmond, un sens moral qui lui sert de guide pour toute chose. La gratitude et l'affection qu'elle éprouve à l'égard de son cousin se transforment au fil des ans en un amour qu'elle garde secret.


Les jours passent calmement à Mansfield Park, jusqu'au jour où Lord Bertram part aux Caraïbes et que de nouveaux jeunes gens font leur arrivée dans les environs : Mr. et Miss Crawford, frère et sœur de la femme du nouveau pasteur. Leur arrivée bouleverse la vie austère de Mansfield Park, sous les yeux de Fanny...


Comment est ce possible? Moi qui aimait Jane Austen  depuis ma lecture du formidable Orgueil & Préjugés, et du beau Raison et sentiments, je ressors déçu de ce Mansfield Park.
Pourtant, je me faisais une joie de retrouver la plume et les histoires de Jane Austen. Quelle ne fut pas ma surprise de ne ressentir que lassitude et une envie irrépressible de ne pas y revenir à chaque fois que j'avais un instant de libre, voyant les pages se tourner lentement (et dire qu'il fait 510 pages!) et ne voyant pas le mot fin arrivé.
Pourtant, tout commençait tranquillement mais surement: j'avais lu les 70 premières pages en une soirée, ce qui augurait une lecture et un rythme de croisière satisfaisant.  Puis, je ne sais pas. Plus j'entrais dans l'histoire, plus je sentais mon envie de lire rétrécir, préférant faire autre chose.
J'ai trouvé l'histoire et les intrigues plates et lassantes comme cette histoire de pièce de théâtre qui s'étale sur plus d'une soixantaine de pages (si ce n'est plus!) pour n'aboutir à rien. Je me suis même dit: "tout ça pour ça". Pourquoi l'auteur s'est perdu dans ces détails. Mais l'histoire du théâtre n'est pas la seule. Pourquoi passer tant de temps sur l'intrigue amoureuse entre Fanny et Henry Crawford. J'étais tellement exaspéré qu'à un moment, j'ai même supplié Fanny pour qu'elle se décide à l'épouser et qu'on en parle plus.
Puis, que dire des personnages: aucun n'est pratiquement à sauver! Ils sont tous plus ou moins détestable, même Fanny qui m'a insupportée  devant tant de lassitude (je crois pour le moment, que c'est la seule héroïne de Jane Austen, la plus passive que j'ai rencontré, loin de Elizabeth et même de Marianne et Elinor qui ont un caractère plus fort ou plus appréciable). Les cousines de Fanny sont insupportables et la prennent de haut, Lady Bertram est d'une bêtise à faire peur, ne sachant pas prendre une décision elle même, les Crawford ne sont pas attachant pour deux sous: ce sont plutôt des arrivistes, oui! et des Hypocrites de surcroit. Mais celle qui fut la plus détestable et que j'ai fustigée durant tout le temps de ma lecture est la tante Norris. Quelle vieille peau! C'est à cause d'elle si Fanny est arrachée à sa famille pour lui être confié parce que Mâdame veut avoir un enfant, qu'ensuite, elle se décharge de cette enfant en la confiant à son autre soeur, Lady Bertram, qui avec son mari va prendre la pauvre Fanny à Mansfield. Elle a toujours été là à la rabaisser en lui disant qu'elle n'est pas du même rang que ses cousines et lui reprochant même tout ce qui arrive aux deux soeurs Bertram. Un comble! J'avais envie de la gifler!
En fait le seul personnage qui a trouvé grâce à mes yeux fut Edmond. Je n'ai rien eu à lui reprocher: il a pris soin de Fanny comme sa propre soeur, il fut abusé par cette mademoiselle Crawford et a poursuivit son but et ne s'est jamais écarté du chemin tracé pour lui. 

Chose étrange également: si je ne suis pas entré dans le roman, c'est aussi à cause du "style" de l'auteur. Je ne retrouvais pas ce "style" fluide et agréable de ces autres romans. Je le trouvais même parfois pompeux. Un comble pour Jane Austen qui a un style si vivant habituellement. Je pense que cet état de fait est dû à la traduction, plus classique et pompeuse qu'à l'accoutumée, comme pour faire plus roman clasique. Sauf que Jane Austen, je l'aime pour son ton impertinent, son style vivant et pas dans un style vieux jeu et lancinant.

Au final, j'ai été plus que déçu par ce roman et suis bien content de l'avoir (enfin!) terminé. J'espère toutefois que cela ne me freinera pas pour  lire les trois autres romans de Jane Austen qu'il me reste à découvrir.

Jane Austen: Mansfield Park (Mansfield Park), 10/18, 510 pages, 1982


Alice au pays des merveilles/De l'autre côté du miroir (Lewis Carroll)

4e de couverture: Quand le Lapin sortit une montre de son gousset, la regarda et reprit sa course, Alice se leva d'un bond car, en un éclair, elle réalisa qu'elle n'avait jamais vu un lapin avec un gousset et une montre à en sortir. Dévorée de curiosité, elle le suivit à travers champs, et eut juste le temps de le voir s'engouffrer dans un vaste terrier sous la haie. " Pourquoi Alice s'étonnerait-elle alors de rencontrer chemin faisant une Reine de Cœur, un Griffon, un Chapelier, un Lièvre de Mars ou de prendre le thé chez les fous ? C'est au pays des merveilles que l'a entraînée le lapin blanc, un pays où elle ne cesse de changer de taille, et où tout peut arriver. Un pays que Lewis Carroll met en scène avec une rigueur impeccable dans la loufoquerie. Loin de la mièvrerie du conte enfantin, cette nouvelle traduction restitue au texte anglais toute sa verdeur mathématique.

Quel plaisir ce fut de replonger dans le monde merveilleux d'Alice.
Comme tout le monde j'avais vu le dessin animé de Disney et j'avais déjà lu ce fabuleux rêve. Car oui, c'est un rêve que fait Alice, un après midi d'ennui. Et voilà qu'on se retrouve avec des animaux qui parlent, une reine drôlement cruelle (le fameux "Qu'on lui coupe la tête!" répété à tout va par la Reine de coeur me faisait rire à chaque fois).
En relisant le livre, j'avais l'impression de retrouver mon regard d'enfant. Je me laissais volontiers emporter par cette féérie.
J'ai remarqué également que le livre fait parfois peur, surtout dans le Terrier. La chute vertigineuse d'Alice et le fait de voir ces portes et ces couloirs sans savoir ce qu'il y a derrière n'est pas très rassurant.
Le fameux thé en compagnie du Lièvre, du Loir et du Chapelier fou est très étrange et on sent qu'Alice est un peu décontenancé par tout ça.
Bien que s'adressant à des enfants, Lewis Carroll met en place un univers sombre et mystérieux, que moi adulte j'ai eu plaisir à retrouver. De toute façon, c'est bien connu, les enfants aiment avoir peur.
J'ai pris un réel bonheur en relisant ce livre. Et je vous encourage à parcourir le monde merveilleux d'Alice.

Dans mon édition, il y a également la suite De l'autre côté du miroir que je n'avais pas lu.
Autant j'ai aimé retrouvé Alice au pays des merveilles, autant la suite m'a un peu ennuyé. J'avais du mal à entrer dans l'histoire. Cette partie d'échec géante ne m'a pas emballé. C'est un peu longuet. Cela ressemble beaucoup au premier livre: j'avais l'impression de lire le même parcours que dans Ailce, mais avec des personnages moins intriguant.
Et comme je ne comprend rien aux échecs et que ça ne m'intéresse pas, je n'ai pas pu apprécier ce texte qui n'est qu'une redite du premier, à mon sens.


Lewis Carroll: Alice au pays des merveilles, suivi de: De l'autre côté du miroir (Alice in Wonderland), Folio classique, 371 pages (avec notes), 1961