4e de couverture: Une longue allée serpente entre des
arbres centenaires, la brume s'accroche aux branches et,tout au bout,
niché entre la mer et les bois sombres, un château splendide: Manderley,
le triomphe de Rebecca, la première Mme de Winter, belle, troublante,
admirée de tous.
Un an après sa mort, le charme noir de Rebecca tient
encore en son pouvoir le domaine et ses habitants. La nouvelle épouse
de Maxim de Winter, jeune et timide, pourra-t-elle échapper à cette
ombre inquiétante, à son souvenir obsédant qui menacent jour après jour
de plonger Manderley dans les ténèbres.
Je me suis plongé avec délice dans le roman de Daphné du Maurier et le
premier mot qui me vient à l'esprit est: surprise. Je ne m'attendais pas
du tout à cela. Je pensais connaitre l'histoire et je suis passé
complètement à côté. Point de fantastique dans ce roman, pas de fantôme a
proprement parler.
Certes, Rebecca habite les murs de Manderley de
sa présence, ce qui met mal à l'aise la nouvelle Mme de Winter (qui ne
sera jamais nommée), ainsi que le lecteur qui se met à sa place. Mais Rebecca ne se matérialise pas.
Dès les premières lignes, on est plongé en plein mystère.
Au
début, j'ai eu du mal à entrer dans le roman, me demandant où il
voulait m'emmener. Les passages à Monte Carlo m'ont semblé saugrenu
après ce premier chapitre qui nous faisait ouvrir les portes de
Manderley.
Je pense que mes difficultés avec ces passages "français"
peuvent s'expliquer par le fait que j'étais envouté par Manderley. La
première phrase "J'ai rêvé l'autre nuit que je retournais à Manderley"
est devenue mythique et démontre bien qu'un bon roman se joue sur la
première phrase car c'est elle qui accrochera le lecteur ou non. Eh
bien, cette phrase mystérieuse m'a tellement accrochée qu'elle m'a fait
un peu peur. J'ai même cru que c'était Rebecca qui parlait à ce moment
là. Mais je me trompais. C'était la jeune épouse de Maxim de Winter.
Rebeca,
qui n'est plus mais qui est pourtant omniprésente à chaque page,
jusqu'à envahir les pensées de la nouvelle femme de Maxim qui se demande
si elle fait bien ce qu'il faut à Manderley. Rebecca manipulait tout le
monde pour cacher sa vraie nature. Elle n'était faite que de mystères.
Et tous les personnages la vénérait. Surtout Mrs Danvers, que j'ai
détesté une bonne partie du roman, qui me fit trembler d'effroi lors de
la scène culte du bal où la jeune Mme de Winter eu le malheur de porter
le même costume que Rebecca lors de son dernier bal et qui comprendra
que Danny Danvers lui a jouer un mauvais tour en voyant son sourire
sadique. Brrr, j'en tremble encore. Mais j'ai plaint cette pauvre folle
quand elle apprendra la cruelle vérité qu'elle ne supportera pas. Bon,ce
n'est pas clairement dit dans le roman, j'extrapole. Mais j'aime bien
me demander ce que vont devenir les personnages, la dernière page
tournée.
J'ai beaucoup aimé ce roman surprenant. J'allais de
surprise en surprise et j'aime qu'un livre me surprenne. Et je n'avais
qu'une hâte: savoir comment cela se terminerait. Et je n'ai pas été
déçu. Le final est plein de mystère comme Rebecca, qui n'a jamais cessé
de hanter les murs de Manderley. Comme quoi, je n'avais pas tout à
fait tort quand je parlais d'une histoire de fantôme.
Si vous
voulez une histoire pleine de mystères, qui vous surprenne de chapitre
en chapitre, je vous conseille vivement de pousser les grilles de
Manderley et de faire la connaissance de la mystérieuse Rebecca.
Daphné du Maurier: Rebecca, (Rebecca), France Loisirs, 506 pages, 1939
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